Les aménagements en faveur de la faune sauvage
La Fédération des Chasseurs des Alpes de Haute-Provence encourage et promeut les aménagements favorables à la biodiversité. L'objectif est de fournir aux gibiers des secteurs de taille suffisante, offrant à la fois couvert et nourriture mais également des aménagements leur permettant de traverser les voiries aux alentours.
La dégradation de l'environnement a un impact direct sur les différents écosystèmes qui va à l'encontre des objectifs de la Fédération. Les chasseurs s'investissent donc afin de limiter leur impact sur le milieu naturel ainsi que de protéger les populations de gibiers. Dans ce cadre, la Fédération des Chasseurs des Alpes de Haute-Provence travaille en partenariat avec les aménageurs du territoire (SNCF Réseau, sociétés d'autoroutes, Conseil Régional et Départementaux, ...), les gestionnaires de territoires (parcs naturels régionaux, conservatoires d'espaces naturels, ...) et les acteurs ruraux (agriculteurs, forestiers, ...). Elle encourage et promeut également les aménagements favorables à la biodiversité auprès de ses adhérents.
Les aménagements routiers et autoroutiers
Tous les ans, plusieurs aménagements sont créés ou vérifiés sur le trafic routier et autoroutier sécurisant la faune sauvage mais aussi les usagers de la route.
Piquets réflecteurs
La Fédération des Chasseurs des Alpes de Haute-Provence a posé des piquets réflecteurs en Vallée de l'Ubaye (subventionnés par la Région Sud PACA).
Les piquets réflecteurs réfractent des faisceaux lumineux émis par les phares des véhicules grâce à sa bande en inox. Ce principe permet d'émettre une lumière blanche à 360° qui alerte le gibier en approche lui faisant marquer un temps d'arrêt permettant aux véhicules de passer.
Echappatoires à faune
La Fédération des Chasseurs apporte soutien, connaissance et aide techniques à la société ESCOTA dans le cadre de la sécurisation de l'autoroute A51. En effet, outre la sécurité des usagers de l'autoroute, clôtures, dispositifs de retenue et échappatoires permettent de protéger la faune sauvage.
L'échappatoire est un système de trappe permettant aux animaux de s'échapper d'une emprise clôturée sans possibilité de retour afin de réduire les risques de collision entre les véhicules et les animaux.
Partenariat avec la SNCF Réseau
La Fédération des Chasseurs s'engage auprès de la SNCF par une convention de partenariat (en cours de signature) portant sur l'amélioration de la connaissance de l'interaction entre l'activité ferroviaire et la faune sauvage en Provence-Alpes-Côte d'Azur et les moyens de lutte contre les collisions.
En effet, chaque année le système ferroviaire est amené à regretter un nombre croissant de collisions avec la faune sauvage. Ces collisions génèrent, en plus de son impact sur la biodiversité, des risques en matière de sécurité des circulations et des dégâts matériels très importants.
Ce partenariat a pour objectifs de :
- Favoriser et structurer le dialogue à travers la mise en place d'un cadre de travail formalisé.
- Partager nos connaissances et nos pratiques sur les sujets reconnus d'intérêt commun, afin d'établir un socle de connaissances partagées et de comprendre les enjeux mutuels, les impacts et les limites.
- Encourager une gestion raisonnée et pérenne des terrains du foncier ferroviaire – délaissés lignes non circulées, parcelles hors emprises ferroviaires – en faveur de la biodiversité et particulièrement de la faune sauvage, dans le respect des règles de sécurité et des contraintes d'exploitation relatives à ces installations.
- Proposer des terrains propriété de SNCF Réseau pour la protection des habitats de la faune sauvage.
- Préciser les modalités d'intervention des Fédérations des chasseurs dans la mise au point des projets, de création de lignes ou de gros travaux sur les lignes existantes, en cohérence avec les objectifs des autres partenariats signés par SNCF Réseau.
- Favoriser la contribution des Fédérations des chasseurs à la surveillance externe des ouvrages ferroviaires et la localisation des passages des gibiers dans le cadre de l'amélioration de la sécurité publique.
Les réserves
Réserves de chasse et de faune sauvage (RCFS) :
Une réserve de chasse et de faune sauvage est une zone de quiétude pour les animaux. Elle est généralement créée à l'initiative du détenteur du droit de chasse. Toutes les Associations Communales de Chasse Agréées (ACCA) sont tenues de mettre en réserve 10% de leur territoire.
La pratique de la chasse y est interdite ainsi que toute autre activité susceptible de déranger la faune sauvage.
Au sein du département, 60 RCFS couvrent une superficie de 17.538 hectares.
Réserves-refuge :
Une réserve-refuge est zone de quiétude pour les animaux. Elle est créée à l'initiative d'une société de chasse sans la validation préalable du préfet.
Au sein du département, 24 réserves-refuges sont comptabilisées à ce jour.
Projet « NATURA 2000 » :
Le projet Natura 2000 vise à préserver des espèces protégées et à conserver les milieux naturels tout en tenant compte des activités humaines et des pratiques ayant permis de les sauvegarder jusqu'à ce jour. La démarche Natura 2000 n'exclut donc pas la mise en œuvre de projets d'aménagements ou la réalisation d'activités humaines dans les sites Natura 2000, sous réserve qu'ils soient compatibles avec les objectifs de conservation des habitats et des espèces qui ont justifié la désignation des sites.
Les Alpes de Haute Provence comptent 27 sites Natura 2000 : 23 au titre de la directive "Habitats", sur 61 communes, et 4 au titre de la directive "Oiseaux", sur 69 communes.
Les cultures à gibiers
L'objectif des cultures à gibiers est de fournir aux petits gibiers des secteurs de taille suffisante (1.000 m² minimum) offrant à la fois couvert et nourriture, notamment dans les zones de déprise agricole, ou bien, au contraire d'agriculture intensive. Les activités humaines empiètent largement sur le territoire naturel des gibiers entraînant une réduction de la qualité et de la variété de la nourriture.
Il est favorisé de remettre en culture d'ancienne parcelles agricoles abandonnées, en voie de se refermer, afin de permettre une réouverture du milieu.
Les mélanges de céréales et/ou de fétuques élevées et de légumineuses ont fait leurs preuves et sont les cultures les plus adaptées à fournir couvert, richesse en insectes et graines. L'utilisation d'engrais ou de produit phytosanitaire est bien entendu interdite. Les cultures d'Automne sont à privilégier pour aider les animaux à passer la mauvaise saison.
La Fédération des Chasseurs des Alpes de Haute-Provence encourage et valorise ce type d'aménagement en aidant financièrement les détenteurs de droit de chasse qui réalisent des mises en culture. Cette aide financière est conditionnée par un contrôle du service technique qui conseille et valide les travaux réalisés.
L'ouverture de milieux
Le gyrobroyage est une technique permettant de rompre l'uniformisation d'un paysage, il limite la fermeture des milieux agricoles à l'abandon.
Il est recommandé d'effectuer un broyage en mosaîque avec des parties broyées et des zones-refuges (buissons et arbres) tout en prenant garde aux espèces arbustives susceptibles de fermer le milieu (églantier, aubépine).
La Fédération des Chasseurs des Alpes de Haute-Provence encourage et valorise ce type d'aménagement en aidant financièrement les détenteurs de droit de chasse qui réalisent le broyage de landes et d'anciennes parcelles agricoles à l'abandon.
Plusieurs projets sont menés dans le département avec le soutien financier de l'Office Français de la Biodiversité (fonds écocontribution) et la Région Sud PACA.
La visualisation des câbles pour la préservation de l'avifaune
Pour préserver le tétras-lyre des câbles présents et pouvant présenter un profil accidentogène dans les milieux naturels , notamment ceux des remontées mécaniques, la fédération a équipé certains téléskis des stations du département d'un système de flotteurs ovoïdes rouges posés sur les filins reliant les pylônes. Cette opération a été réalisée avec la participation des domaines skiables et le financement de la Région Sud-PACA.
La mise en place de mesures de gestion
Les prélèvements cynégétiques ne doivent pas empêcher le renouvellement naturel des populations. Pour cela, le nombre de jours de chasse est limité ainsi que le nombre de prélèvements de certaines espèces. La Fédération Départementale des Chasseurs participe activement aux définitions de ces limites en assurant un comptage des espèces, un suivi de leur repeuplement et une participation aux Commissions Départementales de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS).
Les lâchers de repeuplement
Les lâchers de repeuplement sont mis en place uniquement si la population naturelle n'est pas viable. Les oiseaux de 10 à 12 semaines sont bagués puis lâchés durant l'été en nombre compatible avec la superficie du territoire.
La Fédération encourage la fermeture de la chasse pendant au moins trois ans à la suite d'un lâcher de repeuplement.
Les haies
La Fédération des Chasseurs des Alpes de Haute-Provence maintient les haies déjà existantes et encourage les sociétés de chasse à en planter davantage afin de maintenir et de rétablir les connexions nécessaires aux animaux.
Les haies jouent un rôle de réservoir d'hibernation pour les insectes et peuvent être source de nidification pour s'abriter de certains prédateurs.
Elles constituent des zones-refuges contre la pluie et le froid, elles fournissent de la nourriture et des éléments végétaux secs qui sont indispensables à la construction des nids.
Afin d'améliorer la qualité des habitats favorables au petit gibier, la Fédération a financé des clôtures pour protéger les haies réimplantées dans le cadre du projet Regain, démarche initiée sur le plateau de Valensole par le Parc naturel régional du Verdon.
